— Parfois, lorsque j’arrive à m’endormir, je nous imagine tous les deux sur un quai de gare.
Au moment de nous quitter, je me retournerais pour te regarder, je te verrais t’avancer, m’enlacer.
Tu me dirais que c’est mieux comme ça et, ta phrase à peine commencée, je collerais mes lèvres aux tiennes pour les embrasser. J’effacerais tes inquiétudes, tes peines passées, je répèterais qu’il n’y a pas de vie sans toi. Alors, monterais-tu dans ce train avec moi ?
Nous irions dans un seul sens. L’Italie peut-être, pourquoi pas Florence ? Une vie magnifique dans une ville qui danse. On s’échapperait dans les rues pavées, on échangerait autour d’un café, on terminerait notre journée devant un bon feu de cheminée.
Et le lendemain on recommencerait.
On se baladerait dans les champs, dans les prés, avec nos enfants, jusqu’à l’endroit qu’on aurait choisi ; une petite chapelle dans laquelle on lierait nos vies. Un prêtre Italien, moitié maire, moitié mafieux, nous lirait nos vœux.
Puis on partirait tous les deux.
Je ne veux pas que l’on regrette, je ne veux que toi pour me prendre la tête, je ne veux pas que ça s’arrête, je te veux, toi…
— Ne sois pas bête…