Auteur/autrice : Philippe
Ma nuit.
Tu es la compagne de mes insomnies. Muse de mes rêves et de mes folies, tu ensorcelles le moindre son, le moindre bruit.
Tu es une déesse à laquelle on pense sans cesse, et sans toi le soleil n’a aucun sens. Tu fais peur aux rôdeurs qui cherchent à voler ton cœur, mais celui-ci est bien caché derrière le voile de ton immensité.
Tu es belle et je t’aime, ma nuit. J’ai la chance de t’avoir rien que pour moi jusqu’au lever du jour, qui révèle les traces que tu laisses parfois sous les yeux des amoureux.
Quatre jours mon amour.
Quatre jours mon amour, pas de lettre de toi
Le jour n’existe plus, le soleil s’est noyé
La caserne est changée en maison de l’effroi
Et je suis triste ainsi qu’un cheval convoyé
Que t’est-il arrivé, souffres-tu ma chérie ?
Pleures-tu ? Tu m’avais bien promis de m’écrire
Lance ta lettre, obus de ton artillerie
Qui doit me redonner la vie et le sourire
Huit fois déjà le vaguemestre a répondu :
« Pas de lettres pour vous »
Et j’ai presque pleuré
Et je cherche au quartier ce joli chien perdu
Que nous vîmes ensemble, ô mon cœur adoré
En souvenir de toi, longtemps je le caresse
Je crois qu’il se souvient du jour où nous le vîmes
Car il me lèche et me regarde avec tendresse
Et c’est le seul ami que je connaisse à Nîmes
Sans nouvelles de toi, je suis désespéré
Que fais-tu ? Je voudrais une lettre demain
Le jour s’est assombri qu’il devienne doré
Et tristement, ma Lou, je te baise la main
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou.
“ Two twin boys were raised by an alcoholic father.
One grew up to be an alcoholic, and when asked what happened, he said :
« I watched my father. »
The other grew up and never drank in his life. When he was asked what happened, he said :
«I watched my father. » ”
Perché no ?
— Parfois, lorsque j’arrive à m’endormir, je nous imagine tous les deux sur un quai de gare.
Au moment de nous quitter, je me retournerais pour te regarder, je te verrais t’avancer, m’enlacer.
Tu me dirais que c’est mieux comme ça et, ta phrase à peine commencée, je collerais mes lèvres aux tiennes pour les embrasser. J’effacerais tes inquiétudes, tes peines passées, je répèterais qu’il n’y a pas de vie sans toi. Alors, monterais-tu dans ce train avec moi ?
Nous irions dans un seul sens. L’Italie peut-être, pourquoi pas Florence ? Une vie magnifique dans une ville qui danse. On s’échapperait dans les rues pavées, on échangerait autour d’un café, on terminerait notre journée devant un bon feu de cheminée.
Et le lendemain on recommencerait.
On se baladerait dans les champs, dans les prés, avec nos enfants, jusqu’à l’endroit qu’on aurait choisi ; une petite chapelle dans laquelle on lierait nos vies. Un prêtre Italien, moitié maire, moitié mafieux, nous lirait nos vœux.
Puis on partirait tous les deux.
Je ne veux pas que l’on regrette, je ne veux que toi pour me prendre la tête, je ne veux pas que ça s’arrête, je te veux, toi…
— Ne sois pas bête…
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l’enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C’était hier que je t’ai dit
Nous dormirons ensemble
C’était hier et c’est demain
Je n’ai plus que toi de chemin
J’ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l’amble
Tout ce qu’il a de temps humain
Nous dormirons ensemble
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J’ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t’aime que j’en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble.
Louis Aragon, Nous dormirons ensemble.
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