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Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir
Quand le chat se réveille,
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.
Maurice Carême.
Qasida.
« On ressent un frisson de terreur par l’opacité des nuits sans lune, et la caravane chemine lentement dans l’inquiétude du lointain.
Ces nuits paraissent interminables, même avec la clarté des astres : « La nuit ne veut pas finir. Mon regard reste vainement attaché aux astres. »
Mais, quel triomphe lorsque, au milieu de la nuit, les nuages se dispersent, laissant apparaître les étoiles, qui servent de guides. »
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles Baudelaire, L’Albatros.
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