Bientôt, c’est le week-end.
Étiquette : thérapie
Te souviens-tu ?
Lorsqu’on te réveillait pour t’envoyer corriger un exo de Maths au tableau, mais que toi, quand tu t’étais endormi, tu étais en cours de Français…
Stamattina, mi sono alzato.
Sur mes haillons souillés
sur ma nudité squelettique
sur ma mère gitane
sur mon père berger
j’écris ton nom.
Sur mon premier frère brigand
sur mon deuxième frère boiteux
sur mon troisième frère cireur de bottes
sur mon quatrième frère mendiant
j’écris ton nom.
Sur mes camarades des bas-fonds
sur mes camarades prostitués
sur mes camarades chômeurs
sur mes camarades manœuvres
j’écris ton nom
liberté !
All the, small things, true care, truth brings.
Il avala son onzième café, musique à fond dans les oreilles. Du punk-rock Californien des années 2000, toute sa jeunesse quoi.
Ces lunettes de mouches, c’est bien n’empêche, si tu louches, se dit-il. Et il pensa ensuite aux différentes formes de strabisme.
Mais ses yeux allaient bien, quoique violemment fatigués par tout ça, à l’image de sa peut-être naissante calvitie sur le lobe gauche. Et puis, les femmes aiment aussi les hommes qui se rasent la tête… et, au pire, il y a toujours la solution du Bouddhisme.
Et il lui en avait fallu, de la Zénitude (la vraie, pas celle à la mode, alimentée de belles phrases ronflantes écrites en grosses lettres, généralement sur un fond de personnage célèbre) pour se remettre de tout ça, sans tuer quelqu’un au passage.
À tel point qu’en se relevant, il avait acquis un tel niveau de puissance, que c’est le Soleil, en personne, qui éclairait la cigarette qu’il tenait dans sa main droite.
À chacun son vice. Et ça, c’était le sien.
Il faut que tu respires…
Boule de…neige ?
« C’était un Mercredi matin, et tous les trois savaient ce qu’ils faisaient là. Quatre, si l’on compte celle qui les accueillait dans ce bureau normalement réservé aux relations avec les partenaires extérieurs. Drôle d’ironie d’ailleurs. Tout ceci était allé un peu trop vite.
Cela ne faisait que quelques jours qu’elle s’était rendue, un matin, dans le patio de cet établissement au-dessus duquel il habitait. Là, elle avait commencé à déblatérer auprès du gérant de cette buvette, sur son voisin du dessus. Par chance pour elle, lui aussi semblait avoir des comptes à régler avec celui-ci.
Mais elle ne s’était jamais imaginée (il faut dire qu’elle n’imaginait jamais vraiment grand-chose) que tout ceci prendrait une telle ampleur ; entre les autres qui s’étaient greffés à cette farce, tous ces arabes, tous ces juifs, les enregistrements, les rires, le pot de départ anticipé de la veille, les gens debout sur les tables… Et aujourd’hui, ça.
Elle avait pourtant l’habitude des petits bidouillages entre amis, mais là c’était un peu trop. On parlait maintenant de l’envoyer à l’ombre, et pour un bon moment. On s’était d’ailleurs arrangé pour qu’il y fût bien accueilli. Sa copine de toujours, peut-être la plus cinglée du lot, avait pris le relais :
— Parfait. Comme ça, nous, on se couvre, et on s’en débarrasse par la même occasion.
— Quand même… Je sais pas… ça fait quelque chose de se dire qu’on ne le reverra plus… lui répondit-elle. Mais cet élan d’humanité était bien tardif.
Ce n’est pas tous les jours, qu’en une heure de temps, on arrive à se rendre complice de la formation d’un mandat criminel. 10+10, 20 ans, si le juge avait passé une bonne nuit, et sans compter le reste. Certes, on peut jouer aux petits mafieux, mais on risque autant que les vrais.
Pendant ce temps, celle qui leur avait ouvert la porte, elle, se demandait si le fait d’avoir cassé le tampon qu’elle tenait encore dans sa main était, ou non, constitutif d’une dégradation de bien public. »
Felipe, En Mai, torche toi avec les faibles, 2017.
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